L’architecture des écoles primaires dans le milieu rural tunisien:
Une architecture expérimentale des modèles.
Khadija Derbel (*)
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Résumé ↑ |
Construire une école, dans le milieu rural tunisien, constitue une architecture riche de réflexion et d’innovation, qui est nourrie par l’idée d’expérimenter des plans-types ou des projets-types. Cette idée adoptée par la Direction d’Instruction Publique et soutenue par plusieurs organismes, était une solution permettant de rapprocher l’école de la population rurale et d’améliorer la productivité des constructions scolaires dans le milieu rural.
Les expériences des écoles-recettes et des écoles à plan-type ont laissés leurs empreintes de référence sur l’architecture des écoles primaires construites, pendant la période du protectorat français, dans le milieu rural tunisien.
Abstract
Building a school in the Tunisian countryside is an architecture rich in reflection and innovation, nourished by the idea of experimenting with standard plans or standard projects. This idea, taken up by the Directorate of General Education and supported by several organizations, was a solution to bring the school closer to the rural population and to improve the productivity of school buildings in rural areas.
The experiences of primary schools and standard plan schools have left their mark on the architecture of primary schools built during the French protectorate in the Tunisian countryside.
الملخص
تمثل بناية المدرسة بالوسط الريفي التونسي وجها من وجوه العمارة المدرسية الغنية بالتجديد والإبتكاروقع الإعتماد فيها على فكرة إستعمال الأمثلة الموحدة أو المشاريع الموحدة هذه الفكرة التي تبنتها إدارة التعليم العمومي و دعمتها العديد من الهيئات الإدارية مثلت حلا لتقريب المدرسة من سكان الريف وللترفيع من عدد المباني المخصصة للتعليم في الوسط الريفي.
تركت كل من تجربة المدرسةـ مكتب بريد و المدارس ذات الأمثلة الموحدة بصمة مرجعية على عمارة المدارس الإبتدائية التي بنيت خلال فترة الحماية الفرنسية في الوسط الريفي التونسي.
Entrée d’index ↑ |
Mots-clés : Architecture scolaire, école primaire, école- recette, école-type, milieu rural.
Keywords: school architecture, elementary school, school-recipe, school-type, rural area.
الكلمات المفاتيح: العمارة المدرسية, مدرسة إبتدائية ,المدرسةـ مكتب بريد, المشاريع الموحدة , الوسط الريفي.
Plan ↑ |
Introduction
1-Les écoles-recettes : A l’ origine de la standardisation des plans
2-Les écoles à plan type après la deuxième guerre mondiale
Conclusion
Texte intégral ↑ |
Les écoles primaires construites pendant la période du protectorat français en Tunisie, sont les plus importantes parmi toutes les constructions scolaires, tant par leur nombre dans le réseau scolaire du pays, que par leur capacité d’accueil des enfants en âge d’être scolarisés(1). En outre, l’importante production architecturale des écoles sur la carte scolaire fut remarquable par le nombre de celles construites en milieu rural.
Construire une école, dans un milieu rural tunisien, constitue une architecture riche de réflexion et d’innovation, qui est nourrie par l’idée d’expérimenter des plans-types ou des projets-types. Cette idée importée de la métropole, inspirée de l’idée de la maison-école, était une solution permettant de rapprocher l’école de la population rurale. Par ailleurs, cette approche conceptuelle a mis en évidence la volonté des concepteurs de rationaliser les méthodes de travail, afin d’améliorer la productivité des constructions scolaires dans le milieu rural.
A la lumière des documents d’archives consultés, on peut dire que les autorités françaises ont expérimenté à plusieurs reprises des plans-types dans les projets de constructions d’écoles primaires dans le milieu rural tunisien. Ainsi, l’origine de la standardisation de plans des écoles primaires peut être illustrée par l’exemple le plus connu sous l’appellation de « l’école recette » ou « poste-école ». Cette création connaît un incontestable succès en territoire rural, succès durable puisque ce sera le principal spécimen de construction jusqu’à la période d’entredeux guerre. Après la deuxième guerre mondiale, une production en masse, rapide et à moindre coût s’impose. Les plans-types constituent la solution à travers laquelle le service d’architecture et d’urbanisme a commencé la mise en œuvre de son projet de reconstruction. En effet, l’immense évolution des plans-types des écoles primaires a trouvé, avec les architectes du service d’architecture et d’urbanisme, une nouvelle expression qui puise ses sources dans l’architecture traditionnelle et le savoir-faire local. Cette expérience est développée ensuite par le service technique de la commission à la reconstruction et au logement jusque dans les années 50.
Nous n’avons pas la prétention, dans cet article, d’analyser en profondeur ce qu’était l’école rurale, mais simplement de donner un aperçu de la transformation et de l’évolution du langage architectural des constructions-types et des écoles économiques en général.
1-Les écoles-recettes : A l’ origine de la standardisation des plans
Dès l’année 1883, date de la création de la Direction d’Instruction Publique, les demandes de scolarisation et les besoins en locaux d’école dans le milieu rural étant considérables et les crédits limités, la politique de cette Direction a été de rechercher une solution d’urgence pour pallier cette carence. C’est ainsi que les débuts d’une réflexion sur la construction d’écoles dans toutes les agglomérations se forge pour améliorer la productivité.
Par ailleurs, une collaboration entre la Direction de l’Instruction Publique, la Direction du Télégraphe et de la Poste et la Direction des Travaux Publics, en tant que service constructeur, incite à employer un plan-type pour l’implantation des bureaux de poste et des écoles dans un même édifice.
Un programme intensif de construction des écoles et des bureaux de poste a été encouragé par ces trois administrations, qui ont invité les architectes à s’investir dans la recherche des projets d’école-type composée d’une classe avec un logement et une poste. De cette façon, des modèles d’école-recette se dessinent et représentent la première solution pour résoudre le problème.
Le modèle de l’école-recette, inspiré de la classique maison d’école(2)existant en Métropole, combinait le service de l’enseignement et celui de la poste et du télégraphe et il fut choisi dans plusieurs localités.
Cette combinaison réduisait considérablement les dépenses en matière de construction, grâce aux efforts et à la parfaite entente entre l’Office Postal et la Direction de l’Enseignement. De plus, elle permettait aux habitants des localités d’accéder en même temps à l’école et à la poste, qui étaient le plus souvent installés ensemble faute de ressources suffisantes(3).
Le plan-type de l’école-recette consistait généralement en un bâtiment comprenant le logement de l’instituteur, un bureau de poste ainsi qu’une ou deux salles de classe.
La consultation des dossiers d’autorisations de bâtir des écoles primaires dans les milieux ruraux tunisiens, conservés aux Archives Nationales de Tunis, révèle une production d’écoles primaires variée. Les deux modèles d’écoles primaires présentés ci-dessous sont les plus courants.
1.1-Le modèle colonial
A la lumière des dossiers d’autorisation de bâtir consultés, on relève un premier modèle élaboré par les concepteurs de la Direction des Travaux Publics : l’école-recette de type colonial. Ce modèle, s’inspirant des typologies constructives de métropole, est à sa toiture constituée de plans inclinés en tuiles rouges(4).
La distribution du plan de cette école s’inspire de la traditionnelle mairie-école métropolitaine. Elle présente un volume simple de plan rectangulaire de 25m de long sur 10 m de large, avec une toiture à deux versants en tuiles, qui évoque celle des écoles françaises. Ce plan standardisé est caractérisé par la simplicité de sa composition architecturale et par sa distribution fonctionnelle.
L’organisation du projet consiste en une juxtaposition des espaces fonctionnels organisés en alignement formant un seul volume. En effet, le bâti est divisé en trois travées longitudinales, répondant à trois fonctions différentes: l’habitat, la poste et l’enseignement. L’espace réservé à l’enseignement est constitué d’une salle de classe d’environ 45m² à laquelle s’ajoute un autre rectangle plus petit faisait office de préau couvert et de cantine. Les murs de la salle de classe sont dotés de deux fenêtres de chaque côté, qui servent à éclairer et à aérer l’espace.
L’habitation de l’instituteur est de taille moyenne (environ 60m²). Le plan se compose de deux pièces d’une contenance équivalente, d’un salon et d’un espace de service (cuisine et salle de bain). L’accès à la maison se fait par une porte reléguée sur la façade arrière du bâtiment, probablement par souci d’intimité. Le service de la poste est accolé à la salle de classe. L’accès au bureau de poste se fait également par une porte spéciale qui assure l’isolement et la quiétude de l’école, et qui communique avec la salle de classe.
La façade principale présente une seule travée avec deux portes d’entrée. Les fenêtres sont de forme rectangulaire et plus hautes que larges. Ce traitement partiel des ouvertures de façades permet un bon apport visuel sur l’extérieur et un éclairage suffisant pour l’intérieur.
Bien que très réduite, l’ornementation est quelque peu présente dans le fer forgé des portes et des fenêtres surmontées de bandeaux de forme rectangulaire. Le vocabulaire architectural de ce bâtiment se caractérise par sa simplicité et par une certaine sobriété ornementale.
Dessin .1. Plan d’une poste-école (modèle colonial). Retracé par : Khadija Derbel.
Source : A.N.T : Série M, sous série M3, carton 11, dossier 26.Dessin .2. Façade d’une poste-école (modèle colonial). Retracé par : Khadija Derbel
Source : A.N.T : Série M, sous série M3, carton 11, dossier 26.
Fig. 1. La poste-école de Saint Cyprien (1904).
Source : www. gallica.bnf.fr.
Fig. 2. La poste-école de Shuigui (1903).
Source : www. gallica.bnf.fr.
L’école est d’une volumétrie rectangulaire, couronnée d’un toit à deux versants qui ne déborde pas de la façade dans la plupart des cas. Parfois, le toit est prolongé afin de recouvrir une grande galerie sur le devant. De légères variations étaient toutefois opérées par rapport aux modèles conçus par les architectes de la Direction des Travaux Publics. Un élément de décor est ménagé au niveau de l’encadrement des fenêtres et de la porte d’entrée. (Illustrés dans les figures ci-dessous).
Une cinquantaine d’écoles-recettes de ce modèle ont été construite en Tunisie: l’école recette de Tébourba en 1892, l’école recette de Djedeida en 1895, l’école recette de Shuiggui en 1903, l’école recette de Saint Cyprien en 1904. La réalisation de cette œuvre n’était possible que sur l’initiative et l’effort de plusieurs organismes qui soutenaient l’objectif de la Direction d’instruction publique.
On peut dire qu’il s’agit d’une école simple, qui reflète non seulement les besoins de l’époque en termes d’enseignement et d’hygiène, mais également certaines idées du protectorat et une certaine pensée architecturale des concepteurs.
1.2- Le modèle néo-mauresque de Raphael Guy
Le deuxième modèle de la poste-école est le modèle néo-mauresque esquissé par Raphael Guy(5), architecte principal de la Direction des Travaux Publics. Ce modèle fut notamment reproduit dans les petits centres de colonisation. La composition architecturale de ce modèle consiste en un assemblage primitif de formes géométriques simples et se caractérise par une distribution fonctionnelle symétrique. Raphael Guy proposa un bâtiment simple en rez-de-chaussée, occupé au centre de sa composition par le logement de l’instituteur, par un bureau de poste et sur ses deux côtés par deux salles de classe.
La salle de classe mesurant 6 m de large sur 8m de long et d’une hauteur sous plafond de 4.5m, (soit une superficie de 48m²) est destinée à accueillir 40 élèves sur 3 rangées de 7 pupitres doubles. Cette salle est pourvue de trois grandes fenêtres sur un côté et d’une porte d’entrée sur l’autre, permettant de faire entrer la lumière naturelle et d’assurer la ventilation du local. Le bâtiment a une allure modeste et présente une toiture plate. Le bureau de poste et de télégraphie auquel on accède de l’extérieur, communique directement avec la salle de classe, de manière à ce que l’instituteur puisse surveiller sa classe à partir du bureau, car à l’époque du protectorat, il était appelé à remplir une double fonction d’enseignant et de receveur des postes.
La façade principale de l’école, qui présente trois travées régulières, est d’une symétrie parfaite dans un style néo-mauresque colonial. L’aspect architectural de l’école et le caractère arabisant de sa façade est détaillé par Bernard Toulier en ces termes: «La distribution du plan de cette poste-école s’inspire de la classique mairie-école métropolitaine. Comme dans les autres régions française, l’inspiration de l’architecture du pays, poussée jusqu’au mimétisme, conduit ici à l’adoption d’un style néo-mauresque colonial. Les encadrements sont entourés de carreaux de faïence arabe fabriqués dans le pays, et les couronnements des portes et des corniches sont formés au moyen de tuiles vertes. Les portes en bois sont décorées de clous comme celles des maisons indigènes et, aux fenêtres, sont placées des grilles composées suivant la mode du pays»(6).
Ces écoles prirent une nouvelle forme architecturale, qui s’écartait du premier modèle. Il est à noter que ce modèle néo-mauresque propose plusieurs variations autour de l’organisation des espaces et de l’ornementation de la façade.
Dessin.3. Plan d’une poste-école modèle néo-mauresque. Retracé par : Khadija Derbel.
Source : B. Toulier, 1982, p. 18.
Dessin.4. Façade d’une poste-école modèle néo-mauresque. Retracé par : Khadija Derbel
Source : B. Toulier, 1982, p. 18.
Fig. 3. La poste-école de Sbeitla.
Fig. 4. La poste-école de Gâafour.
En 1900, 39 localités bénéficièrent de ce modèle de construction, de sorte que le nombre d’écoles avec recettes postales et télégraphes passa de 34 écoles en 1897 à 41 en 1902(7) et à 57 en 1906 et qu’elles furent réparties dans 49 localités(8). Les écoles rurales, bâties entre 1883 et 1914, appartiennent presque toutes à ce genre d’édifices mixtes.
Quand le centre s’agrandit, le bureau de poste fut transformé en logement. De même, on envisagea la possibilité d’une extension, pour une école de filles de l’autre côté de l’habitation. Les écoles-recettes illustraient non seulement les besoins de l’époque en matière d’enseignement, mais également l’idéologie du protectorat confortée par une certaine vision architecturale.
Ces écoles recettes étaient révolutionnaires à l’époque, et la plupart des centres de colonisation étaient dotés d’écoles primaires appartenant à ce genre d’édifices mixtes. Cet usage du modèle donna lieu à environ une centaine d’écoles-recettes dans les différentes régions rurales de la Régence. Cependant, ces écoles-recettes répondaient jusqu’à la première guerre mondiale, à un besoin de scolarisation étendu de la population rurale, même si leur implantation était liée à la présence des colons français dans certaines régions reculées.
2- Les écoles à plan type après la deuxième guerre mondiale
La deuxième expérience des plans modèles pour la construction des écoles rurales fut la conséquence de la seconde guerre mondiale. En effet, les équipements scolaires subirent de nombreux dommages dans toutes les régions du pays, suite aux batailles et aux bombardements. Face à cette situation, les autorités françaises adaptèrent un ambitieux programme de constructions neuves, qui se conformait aux réformes de l’enseignement et au plan de scolarisation total adopté par la Direction de l’Instruction Publique, projetant de rendre l’enseignement primaire plus pertinent et plus accessible aux zones rurales isolées et généralement peu peuplées.
Le programme de construction des écoles fut donc activement poussé avec pour objectif la construction d’environ 600 écoles primaires, en plus des 200 établissements existants, dont un grand nombre devait se répartir dans les différentes régions rurales de la Régence. Les autorités françaises s’efforcèrent d’accélérer le rythme des constructions scolaires et d’accroître leur nombre, afin de répondre à la forte augmentation de la population scolaire tunisienne et au nombre important de demandes d’ouverture d’écoles, notamment dans les localités rurales.
En 1943, avec la création du service d’architecture et d’urbanisme, une nouvelle génération de maîtres d’œuvre prit les initiatives pour la construction des écoles primaires et s’orienta vers le développement des projets-types(9), conformément à la politique des prototypes caractérisés par la répétition d’un même projet sur des sites différents.
Cette politique fut officialisée lors d’un discours prononcé par le Général Mast. En voici un extrait:« En étroite collaboration avec les services du commissariat à la reconstruction, des plans ont été établis et plus particulièrement celui d’une école type dont je m’attacherai à favoriser la construction jusque dans les plus petits centres(10)».
L’objectif de cette nouvelle politique des plans-types consistait à réduire les dépenses en simplifiant les phases de conception. Elle donna lieu à un réseau d’établissements scolaires qui furent répartis dans les régions intérieures sous-peuplées, en fonction des besoins de leurs habitants.
Ces établissements types firent naître une approche toute nouvelle de l’architecture scolaire en Tunisie. Ils avaient le double avantage de réaliser des économies importantes et de réduire le temps de l’étude, en épargnant aux architectes l’effort de la conception et en permettant ainsi le passage rapide à l’exécution. Bernard Zehrfuss écrit à ce propos: «L’utilisation de ces principes de construction a été faite sur une première série de plans types. Cette formule nouvelle en Tunisie allait permettre de réaliser des économies très importantes et d’accélérer la mise en chantier de bâtiments dont la construction était urgente (….) la construction d’après ces plans types s’avéra très économique par leur mise en œuvre rapide du fait que ceux-ci étaient appliqués simultanément dans plusieurs centres»(11).
Après l’expérience des architectes du service d’architecture et d’urbanisme avec le plan-type A45 où les concepteurs encouragèrent l’exploitation des différents procédés de constructions traditionnelles pour pallier la pénurie des matériaux qui régnait en cette période de guerre, les architectes du service technique de la commission à la reconstruction et au logement, poursuivirent encore leurs réflexions architecturales, ce qui conduisit au développement des plans types A48 et A51.
Durant la période qui s’étend de 1945 à 1955, le Service d’Architecture et d’Urbanisme et ensuite les Services techniques du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat réalisèrent trois modèles d’écoles primaires types, ne comptant pas plus de trois classes et comportant deux logements qui ne différaient que par la forme de leurs toitures. Ces écoles-types furent construites à un prix très intéressant. Leurs plans furent approuvés par les administrations concernées et validés pour une période de trois ans, qui devait s’étendre jusqu’à la fin de 1955 et au cours de laquelle les architectes procédèrent à leur mise en œuvre. Cette expérience donna alors, des résultats d’autant plus satisfaisants que le réseau d’écoles types s’étendit progressivement sur l’ensemble du territoire(12). L’architecture de ces écoles évolua sous la pression des règlements et des coûts de construction. Cette expérience a donné naissance à plusieurs typologiques pour des années 1945, 1948 et 1951. Nous avons retenu dans notre étude, trois types d’écoles primaires(13)et dégagé leurs qualités architecturales.
2.1-L’école type A 45 : deux classes et deux logements : construction en voûtes
Le premier plan-type qui fut mis en œuvre en 1945 est le type A45. Il s’agissait d’une construction dont la couverture était en « Ghorfs » ou en voûtes. Son plan fut dressé par Bernard Zehrfuss, architecte en chef du gouvernement, en collaboration avec le chef de service de l’architecture et d’urbanisme Jean Drieu La Rochelle et l’architecte Jason Kyriacopoulos. Puis, il fut soumis à l’agrément des différentes administrations concernées.
La Direction de l’Instruction Publique accorda entre 1945 et 1948, l’exclusivité de son programme de travaux neufs, dans le milieu rural, à la construction d’écoles primaires types A45 dotées de deux classes et de deux logements. Ces plans types furent réalisés dans les différentes localités, par les architectes régionaux, qui les recevaient des services centraux. Leur tâche se limitait donc à un simple contrôle des chantiers en collaboration avec les ingénieurs des Travaux Publics, dans la mesure où ils n’étaient pas responsables de la conception.
L’école-type A45 se composait d’un bâtiment principal et d’une dépendance : le bâtiment principal composé d’un simple rez-de-chaussée, était d’une superficie d’environ 270m². Il comprenait deux salles de classe rectangulaires et deux logements pour les enseignants. Les classes présentaient chacune une superficie de 48m² et étaient conçues pour accueillir jusqu’à 40 élèves. Elles étaient précédées d’une galerie couverte, aux extrémités de laquelle se trouvaient les logements de fonction, dont le programme fonctionnel était identique. Ces logements comprenaient un porche d’entrée, une salle à manger avec cheminée, une chambre à coucher, une cuisine dotée d’une sortie indépendante et une salle d’eau.
Le bâtiment principal, aux murs intérieurs en briques creuses et aux murs porteurs extérieurs en maçonnerie de moellons d’une épaisseur variant entre 0,50m et 0,70m, était conçu pour recevoir les poussées des couvertures traditionnelles. Les salles de classes étaient couvertes chacune de voûtes en plein cintre de 4,80m de hauteur à la clef. Dans la galerie, les voûtes d’arêtes s’élevaient à 3,175m et étaient placées dans l’alignement des berceaux. En revanche, les logements avaient des toitures plates(14).
Les façades principales et postérieures étaient asymétriques. Elles dégageaient des lignes de force d’une composition harmonieuse, sans pour autant se soumettre aux lois de la symétrie(15). Le bâtiment des dépendances était d’une superficie d’environ 41,50m². Il se composait également d’un rez-de-chaussée construit en maçonnerie de moellons et était couvert de voûtes en berceau de 3,15m de hauteur à la clef. Il comprenait un groupe de sanitaires, des lavabos, une buanderie, deux débarras et un poulailler.
Durant la période comprise entre 1945 et 1948, des crédits ont été accordés pour la construction des écoles primaires de type A45. Cette période débuta par une activité intense, en planifiant la construction d’une trentaine de nouvelles écoles. Ainsi, entre 1945 et 1946, le service d’architecture déposa 29 dossiers d’autorisation de bâtir d’écoles-types, dont une quinzaine furent inscrits au budget de la Direction de l’Instruction Publique pour l’année 1946.
Parmi les régions candidates figuraient Sloughia, Zriba, Telepte, Robâa, Sidi Amor, Bou-Adjlia, Korba, Hammam-Sousse, Tamazret, Tamarga, Raf Raf, etc.
De même, entre 1947 et 1948 des travaux importants furent entrepris et donnèrent lieu à une nouvelle série d’écoles franco-arabes du même type, afin de répondre à l’accroissement incessant de la population scolaire. En totalité, trente-cinq écoles dotées de couvertures en voûtes furent réalisées dans plusieurs sites régionaux : Metmateur (Om Ettamr), Kerker, Toujane, El Agilat…etc.
Les écoles construites sur le modèle des «Ghorfs» témoignent de l’élan créatif et de l’invention conceptuelle des architectes qui s’attachaient aux formes architecturales vernaculaires issues du sud du pays et qui se nourrissaient des savoir-faire locaux. Ceci facilita le travail des maçons locaux et remédiait à la pénurie des matériaux de constructions modernes tels que le ciment et le fer.
Cette école est le symbole de l’architecture de la reconstruction où les traits traditionnels se marient avec le vocabulaire moderne et la fonctionnalité.
Dessin.5. Plan d’une école Type A45, dressé par les architectes J. Kyriacopoulos et B. Zehrfuss 1943- 1945.
Source: Architecture d’Aujourd’hui, N° 20, spécial la reconstruction, 1948.
Dessin.6. Façade d’une école type A45, dressé par les architectes J. Kyriacopoulos et B. Zehrfuss 1943- 1945.
Source: Architecture d’Aujourd’hui, N° 20, spécial la reconstruction, 1948.Dessin.7. Façades d’une école type A 45, dressé par les architectes J. Kyriacopoulos et B. Zehrfuss 1943- 1945.
Source: Architecture d’Aujourd’hui, N° 20, spécial la reconstruction, 1948.
Fig. 5 et 6. L’école type A45
Source : Archives en ligne de l’INA: www.ina.fr (16).
Fig. 7. L’école type A45
Fig.8. L’école type A45 de Toujène
Source : Archives en ligne de l’INA:www.ina.fr (17).
Fig. 9. L’école type A45 de Sidi Mansour, Sfax.
Source : H. Dhouib, 2013, p. 21.
2.2-L’école type A48 : 2 classes et 2 logements avec toiture terrasse
L’école du plan type A45 avait une belle allure, mais l’acoustique de ses salles de classe se révéla mauvaise(18). De plus, ses logements étaient trop étroits(19). Pour pallier la qualité médiocre du produit qui avait été soumis à des impératifs économiques, les plans furent révisés trois ans après leur mise en œuvre. Cette révision visait l’amélioration des techniques de construction et la baisse du coût de la réalisation. Un certain nombre de modifications furent apportées au plan original et il en émergea l’école de type A 48, qui se composait de deux classes et de deux logements avec des toitures terrasses.
Ce type comprenait un programme fonctionnel semblable à celui de type A45: un bâtiment principal et une dépendance incluant un groupe de sanitaires, des lavabos et une fontaine. Le bâtiment principal était d’une superficie totale couverte de 270m² environ et se composait également d’un rez-de-chaussée. Il abritait deux salles de classes de 48m² de surface chacune, un préau couvert de 113m² environ et deux logements avec buanderies et cours de service.
La salle de classe, éclairée bilatéralement, avait une forme rectangulaire de 8 m de large sur 6 m de long. Elle était encadrée d’une galerie couverte de 2m de largeur, parcourue de colonnes en béton soutenant des linteaux droits ajourés, lesquels permettaient l’aération et l’ensoleillement des salles.
Le logement de l’instituteur occupait un bâtiment accolé à la salle de classe. D’une surface de 70m² environ, il se composait d’une entrée, une salle commune, deux chambres à coucher, une cuisine, donnant sur un petit jardin entouré de murs de clôture peu élevés, une salle de bains, une buanderie couverte attenante au logement et une cour de service.
Le bâtiment fut construit avec des matériaux locaux, ses murs étaient en maçonnerie de moellons ordinaires de 0,50m. Les cours de service et les buanderies étaient en briques creuses. Les couvertures des classes et des logements furent construites avec des planchers de poutrelles en hourdis(20). Les couvertures du préau et des buanderies étaient constituées d’une dalle pleine en béton armé. La hauteur sous plafond était de 4m pour les classes et le préau, de 3,20m pour les logements et de 2,65m pour les buanderies. Les toitures du logement et de la buanderie furent diminuées en vue de réduire les coûts.
Le traitement des façades sur cour correspondait parfaitement à la répartition des salles. Les fenêtres et les portes étaient dénuées de tout élément décoratif. L’absence de tout élément qui ne soit pas fonctionnel conduisit malheureusement à une architecture un peu pauvre. L’équilibre heureux de volumes simples et purs et la bonne disposition des locaux de circulations compensait en partie ce défaut.
Le plan type A48 était conçu pour une, deux ou trois classes et en incluait parfois quatre. Il permettait la suppression ou l’ajout d’une salle de classe en fonction des besoins de l’école. Hormis ces ajustements, le programme fonctionnel de l’école reposait toujours sur le concept hérité de 1945.
Quarante-trois écoles de type A48 : deux classes et de deux logement, furent construites dans les régions de Menzel Dar Bel Ouar (1948), Katana (1950), Kef (école Houch safaya), Bir Hfey…. etc. D’autres furent construites avec un programme fonctionnel de trois classes et deux logements tels que l’école de Djedeida (1948), l’école d’Elbathan, l’école de Moknine….etc.
Le plan type A48, avec ses couvertures-terrasses, était plus opérationnel dans ses normes que le modèle précédent. De plus, il garantissait un délai de construction de six mois. Ce modèle qui s’écartait des constructions traditionnelles, classiques et néo régionaliste fut une réussite, mais coûtait relativement cher(21). En effet, les dépenses engagées dans la construction de cette école, furent évaluées à 7.000.000 Francs(22), malgré une baisse des frais par rapport à ceux qu’exigeaient les constructions de type A45 de mêmes dimensions.
Dessin.8. Plan d’une école type A48: construction toitures terrasses. Retracé par : Khadija Derbel.
Source: A.N.T : Série M, sous série M3, carton 13, dossier 18: la construction d’une école type A48.
Dessin.9. Façade d’une école type A48: construction toitures terrasses. Retracé par : Khadija Derbel
Source: A.N.T : Série M, sous série M3, carton 13, dossier 18: la construction d’une école type A48.
Fig. 10 et 11. L’école type A48.
Source : Archives en ligne de l’INA: www.ina.fr(23).
Fig. 12. L’école type A48.
Source : Archives en ligne de l’INA: www.ina.fr(24).
Fig.13. L’école type A48 (Menzel Dar Bel Ouar)
Source : Encyclopédie mensuelle d’Outre-mer, 1952.
Fig. 14 et 15. L’école primaire de Djedeida type A48 (3 classes et deux logements) (photos de l’auteur).
2.3-L’école type A51 : 2classes et 2logements : deux classes au rez-de-chaussée et deux logements à l’étage
Le plan type A48 fut révisé en 1951 par les architectes du service technique de la commission à la reconstruction et au logement. Plusieurs projets d’école économique ont été examinés par la commission. Un d’entre eux a été retenu et a été livré à la Direction d’Instruction Publique pour approbation. Ce nouveau projet type d’école rurale A51 s’imposa durant la période comprise entre 1951 et 1955 dans plusieurs communes.
Les architectes du service remanièrent la conception architecturale des projets. Tout commença par la transformation du volume qui marquait une forte rupture avec les types A45 et A48. Les concepteurs introduisirent une certaine complexité dans la lecture du volume, qui aboutit à un édifice d’une physionomie cubiste et à deux niveaux.
Le projet type A51 est composé d’un bâtiment de deux classes au rez-de-chaussée et de deux logements à l’étage. Le projet avait pour objectif la construction d’un bâtiment principal d’une surface totale couverte d’environ 180m², comprenant deux classes de 48m² de surface chacune (6m de large sur 8m de long), un préau couvert de 73 m², deux logements à l’étage de 180m² environ, une buanderie et une cour de service. Tous les espaces fonctionnels de l’école étaient standardisés et simplifiés. Il s’agissait d’un bâtiment en maçonnerie précédé d’une galerie au rez-de-chaussée et à l’étage. La toiture était soutenue par des piliers qui supportaient également le plancher du premier étage, formant ainsi une véranda. Les piliers et les garde-corps de l’étage étaient en maçonnerie.
L’école rurale avec ses deux classes au rez-de-chaussée et ses deux logements à l’étage, offrait la possibilité d’une extension par une série de blocs identiques et donnait des résultats très satisfaisants. En effet, le prix moyen de cette construction était de l’ordre de 6.600.000 francs, c’est-à-dire de 1.650.000 francs pour la classe et le logement, y compris toutes les dépendances nécessaires au fonctionnement d’une école (préau, sanitaires, lavabos, etc.)(25)
Il est à noter que la façade pouvait être modifiée selon la région où l’école se trouvait. De ce fait, son architecture s’adaptait au cadre local aussi bien dans l’extrême Sud que dans le centre ou le Nord(26). D’après les documents d’archives, le service technique de la commission à la reconstruction et au logement eut recours en 1951, à trois solutions pour adapter la façade à son environnement. Le service technique du ministère de l’urbanisme et de l’habitat a fourni trois solutions de façade pour satisfaire aux ordonnances architecturales du Nord, du centre et du Sud de la Tunisie(27). Plusieurs écoles de ce type A51(28)furent construites dans les régions de Frayette (Sousse), Heidra, Al Alaa, Merkez Aloulou, Bir Mallouli, Mezzouna (Gabès), Douz et Negga (Kébili), Zouaouine, Sayada (Monastir)….etc. L’évolution de la population scolaire d’une école engendrait son agrandissement, par l’ajout d’un autre bloc de même type ou de type différent.
Dessin.10. Plan rez-de-chaussée d’une école type A 51. Retracé par : Khadija Derbel
Source: A.N.T. Série: M, sous série M3, carton:15, dossier: 154 : La construction d’une école type A51 (Pont de Fahs).
Dessin.11. Plan étage d’une école type A 51. Retracé par : Khadija Derbel
Source: A.N.T. Série: M, sous série M3, carton:15, dossier: 154 : La construction d’une école type A51 (Pont de Fahs).
Dessin.12. Les trois variantes d’élévation d’une école type A 51. Retracé par : Khadija Derbel
Source : A.N.T. Série: M, sous série M3, carton:15, dossier: 154 : La construction d’une école type A51 (Pont de Fahs).
Fig.16. L’école type A51, 2 classes et 2 logements (El- Bridj)
Source : Bulletin économique et social de la Tunisie, N° 89, 1954, numéro 89.
Fig. 17. L’école type A51, 2 classes et 2 logements (Bir Mcherga)
Source : Carnet historique de l’école.
En 1952, la dépense pour la construction d’une école est évaluée à 8.500.000 francs(29). Cette évolution dans le coût du projet a conduit le service technique à faire des rectifications dans le plan A51 pour baisser le prix moyen de la construction. Ainsi, les services techniques du commissariat de reconstruction et du logement ramenèrent la hauteur sous plafond de 4m à 3,25m, afin de réduire au strict nécessaire les installations intérieures(30). Le type B 51 conserva les mêmes plans que ceux du modèle A 51, avec des hauteurs sous plafond de 3,25m. Cette école est un exemple de construction où la recherche de l’économie est poussée à l’extrême.
Les régions de Chebba (Mahdia), Sbikha (Kairouan), Hassi Djerbi (Médnine) bénéficièrent d’écoles de type B 51. On compte 25 écoles de type A51 et B51 dans l’ensemble du territoire tunisien.
Les plans types servirent de modèles à la construction de nombreuses écoles dans les différentes régions de Tunisie. Ils couvraient un grand nombre de programmes financés par l’Etat, de sorte qu’une centaine d’écoles primaires issues de plans-types furent construites entre 1945 et 1955.
Les écoles rurales offraient la possibilité d’équiper le pays d’un réseau scolaire dense et à moindre frais. Jusqu’à la première guerre mondiale, les écoles recettes contribuèrent à la mise en place du projet scolaire colonial. Les écoles types qui leur succédèrent permettaient d’expérimenter différentes procédures administratives, mais aussi de nouvelles méthodes et techniques de construction. Elles apportaient de surcroît, des solutions concrètes pour encadrer, faciliter et accélérer la construction de bâtiments scolaires dont le secteur avait grandement besoin.
Ces écoles furent, d’un point de vue architectural, un succès. Et pour cause, elles firent l’objet d’une conception rigoureuse qui visait à optimiser leur organisation fonctionnelle. Pour preuve, tous les plans des écoles types se caractérisaient par la simplicité de leur distribution, de leur forme et par la sobriété de leurs allures, dont était exclu tout élément jugé superflu et inutile. Ils offraient également des dispositions de constructions faciles.
Les constructions-types ont montré que le succès de l’architecture n’était pas nécessairement tributaire de la richesse des matériaux de construction ou de la sophistication technologique, mais qu’il résidait aussi dans l’adaptation des solutions aux spécificités de chaque pays, de chacune de ses régions et villages. Cette nouvelle conception de l’architecture scolaire se concrétisa grâce à l’ouverture d’esprit des architectes, qui étaient attentifs aux spécificités spatiales et constructives de la Tunisie de cette époque(31).
L’usage des plans-types dans la production des écoles primaires dans le milieu rural tunisien représente une innovation dans la pensée architecturale qui marqua notablement l’image de cette production. Cette idée générale des plans-types transportés de la métropole, et partagés par les architectes concepteurs des projets, ne constituaient pas une référence pour l’architecture des écoles rurales tunisiennes. En effet, les écoles dans ses différentes configurations tendaient à présenter l’idée de l’usage des plans-types et non de calquer ou de reproduire les plans de la métropole.
Cette expérience a permis de concevoir des projets qui s’inscrivaient dans un contexte local, commandé par les défis de rapidité, de quantité, d’économie et de savoir-faire local, et d’esquisser peu à peu le portrait architectural de ces écoles qui proposaient une architecture adaptée aux pratiques spatiales des usagers, aux pratiques d’hygiène et adaptée au contexte local en s’harmonisant parfaitement avec le pays.
Bibliographie ↑ |
Documents archivistiques
-.AN.T : Série: M, sous série M3, carton:11, dossier: 4 : La construction d’une école type A51 (2 classes et 2 logements) à Haidra.
-A.N.T : Série: M, sous série M3, carton:15, dossier: 281 : La construction d’une école type B51(1 classe et 1 logement (première tranche) à Sbikha.
-A.N.T : Série: M, sous série M3, carton:15, dossier: 31 : Plans concernant la construction d’une école type A51 et B51.
-A.N.T : Série M, sous série M 3, carton 11, dossier 26 : Rapports techniques et plans concernant la construction d’une école avec bureau de poste à Thala, 1897-1904.
-A.N.T : Série M, sous série M3, carton 15, dossier 83: Plans, correspondances et contrat concernant la construction d’une école type A 48 à Djedeida, 1947-1954.
-A.N.T : Série M, sous série M3, carton 13, dossier 18: La construction d’une école type A48.
-A.N.T: Série M, sous Série M3, carton 15, dossier 154 : Plans, correspondances et adjudication concernant la construction d’une école typeA51 à Pont Du Fahs, 1951-1959.
-A.N.T: Série M, sous série M 3, carton 15, dossier 260 : Plans correspondances et rapport concernant la construction d’une école franco arabe type B51 de filles à Chebba.
-I.S.H.T.C : Fonds cabinet technique, bobine G 483 : enseignement et bâtiments scolaires
-Archives en ligne de l’INA: www.ina.fr film documentaire « L’enseignement en Tunisie » (1951) réalisation des actualités françaises, images de Georges Barrois et montage de Jean Pouzet.
Sources et références
-Architecture d’Aujourd’hui, N° 20, spécial la reconstruction, 1948.
-Bulletin économique et social de la Tunisie, N° 89, 1954 ; numéro 89
-Carnet historique de l’école de Bir Mcherga.
-CARY Georges, « Les constructions scolaires en Tunisie », in Bulletin économique et sociale de la Tunisie, n°89, Tunis, 1954, p. 81-87.
-DHOUIB Houneida, La reconstruction en Tunisie de 1943-1947, thèse de doctorat en Histoire de l’Architecture Moderne et Contemporaine (Tome 1 et 2), Paris I, 2010.
-Encyclopédie mensuelle d’Outre-mer, 1952.
-MACHUEL Louis, L’enseignement public en Tunisie, Imprimerie Nationale, Paris, 1900.
-Rapport au président de la république sur la situation de la Tunisie en 1903 : Statistique générale de la Tunisie, 1902.
-Rapport au président de la république sur la situation de la Tunisie en 1906 : Statistique générale de la Tunisie, 1907.
-Rapport de la commission des constructions scolaires à l’UNESCO, 1954.
-SANTELLI Serge, « Tunis la blanche » in architecture française outre mer, liège, mardaga, 1992,p.76-104
-TOULIER Bernard, « L’architecture scolaire au XIXème siècle : de l’usage des modèles pour l’édification des écoles primaires », in Histoire de l’éducation, n°17, Lyon, 1982, p. 1-29.
-ZEHRFUSS Bernard, La construction en Tunisie, Annales de l’institut technique du bâtiment et des travaux publics, n°5, Paris, 1950.
Notes ↑ |
(1) D’après le rapport établi par la commission des constructions scolaires à la demande de l’UNESCO en 1954, le nombre des écoles primaires en Tunisie est de 803 écoles dans 400 localités avec 4.329 classes et 16.8563 élèves. Pour l’enseignement secondaire, on compte 49 établissements avec 451 classes et 12.942 élèves. Et pour l’enseignement technique est dispensé dans 60 centres de formation professionnelle avec 11.438élèves. L’effectif des écoles primaires représente 86.5%du total des effectifs scolaires publics et privés.
(2) Plusieurs expressions désignaient ces bâtiments, entre autres : « maison commune », « maison d’école » et « mairie école ».
(3) L. Machuel, 1900, p.69.
(4) A.N.T : Série M, sous série M 3, carton 11, dossier 26 : rapports techniques et plans concernant la construction d’une école avec bureau de poste à Thala, 1897-1904.
(5) Premier propagateur de l’architecture néo-mauresque ou arabisante en Tunisie.
(6) B. Toulier, 1982, p. 19.
(7) Rapport au président de la république sur la situation de la Tunisie en 1903 : Statistique générale de la Tunisie 1902, 1903, p. 292.
(8) Rapport au président de la république sur la situation de la Tunisie en 1906 : Statistique générale de la Tunisie 1906, 1907, p. 466.
(9) Durant la reconstruction, les plans types touchent d’autre secteur que le secteur scolaire, notamment le secteur du logement, hospitalier… etc.
(10) I.S.H.T.C : Fonds cabinet technique, bobine G 483 : enseignement et bâtiments scolaires, allocution prononcé par le Général Mast à l’occasion de l’inauguration de l’école franco-musulmane de la rue Zarouane, Tunisie, 1er Octobre 1946.
(11) B. Zehrfuss, 1950, p. 12.
(12) Les plans étaient à la disposition de bienfaiteurs désireux d’offrir des écoles aux agglomérations qui en étaient encore dépourvues ou des groupements constitués à cet effet, qui réuniraient par souscriptions les fonds nécessaires.
(13) Narjes Abdelghani Ben Moumen dans son mémoire de Master en architecture a recensé neuf types architecturaux différents.
(14) Plusieurs dossiers de construction ont été consultés aux Archives Nationales de Tunisie. Leurs références sont citées dans la bibliographie.
(15) H. Dhouib, 2010, p. 280.
(16) Capture d’écran du film documentaire « L’enseignement en Tunisie » (1951) réalisation des actualités françaises, images de Georges Barrois et montage de Jean Pouzet.
(17) Capture d’écran du film documentaire « L’enseignement en Tunisie » (1951) réalisation des actualités françaises, images de Georges Barrois et montage de Jean Pouzet.
(18) G. Cary, 1954, p. 85.
(19) G. Cary, 1954, p. 85.
(20) A.N.T : Série M, sous série M3, carton 15, dossier 83: plans, correspondances et contrat concernant la construction d’une école type A 48 à Djedeida, 1947-1954.
(21) G. Cary, 1954, p. 85.
(22) G. Cary, 1954, p. 85.
(23) Capture d’écran du film documentaire « L’enseignement en Tunisie » (1951) réalisation des actualités françaises, images de Georges Barrois et montage de Jean Pouzet.:
(24) Capture d’écran du film documentaire « L’enseignement en Tunisie » (1951) réalisation des actualités françaises, images de Georges Barrois et montage de Jean Pouzet.
(25) G. Cary, 1954, p. 85.
(26) G. Cary, 1954, p. 85.
(27) A.N.T, Série M, Sous Série M3, Carton 15, Dossier 154 : Plans, correspondances et adjudication concernant la construction d’une école typeA51 à Pont Du Fahs, 1951-1959.
(28) Dossiers consultés pour la construction d’école type A51 et B51 :
*A.N.T, Série M, Sous Série M3, Carton 11, Dossier 4 : Plans, correspondances et adjudication concernant la construction d’une école typeA51 à Haidra (2 classes et 2 logements).
*A.N.T, Série M, Sous Série M3, Carton 15, Dossier 281: Plans, correspondances et adjudication concernant la construction d’une école type B51à Sbikha (1 clase et 1 logement : première tranche).
*A.N.T, Série M, Sous Série M3, Carton 15, Dossier 31: Plans concernant la construction d’une école type A51 et B51.
(29) Le coût de construction de l’école du Pont du Fahs est évalué à 8.500.000 francs et l’école de Tatouine 8.000.000 francs.
(30) G. Cary, 1954, p. 85.
(31) S. Santelli, 1992, p. 92.
Pour citer cet article ↑ |
Khadija Derbel, »L’architecture des écoles primaires dans le milieu rural tunisien: Une architecture expérimentale des modèles« , Al-Sabîl: Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines [En ligne], n°11, Année 2021.
URL :http://www.al-sabil.tn/?p=8172&preview=true
Auteur ↑ |
*Architecte, Docteur en Sciences du Patrimoine –Laboratoire d’Archéologie et d’architecture Maghrébines – (LAAM).