Note à propos d’un four de potier punique à El Gaâla

12 | 2021

Note à propos d’un four de potier punique à El Gaâla

Imen Gourar (*),

Résumé | Entrée-d’index | Plan | Texte | Bibliographie | Notes | Citation | Auteur

Résumé

Le site d’El Gaâla, situé à quelques Kilomètres seulement de Ras Dimasse et très proche de la ville actuelle de Téboulba a livré des vestiges qui remontent à des périodes diverses témoignant de plusieurs types d’occupation. Dans cet article nous allons étudier un four de potier punique qui faisait partie, sans doute, d’un atelier dont les éléments n’ont pas pu échapper à la destruction. Ce four, plus au moins conservé, nous a permis d’avoir une idée sur l’architecture, les matériaux et les techniques de construction de ces installations artisanales. Le four d’El Gaâla avait produit des amphores, de la céramique commune et de la vaisselle culinaire. Il devait alimenter depuis le IVème jusqu’au Ier siècles av. J.-C., certainement avec d’autres officines, le Byzacium punique. 

Abstract

The site of El Gaâla, located only a few kilometers from Ras Dimasse and very close to the present-day town of Teboulba, has yielded remnants that date back to various periods of occupation testifying to several types of occupation. In this article we will study a Punic kilen that was undoubtebly part of a workshop’s elements that could not escape destruction. This kilen, more or less preserved, allowed us to get an idea of the architecture, materials and construction technique of these artisanal installations. The kilen of El Gaâla had produced amphoras, common ceramics and culinary dishes. It surely supplied from the 4th to the 1st centuries BC, certainly with other dispensaries, the Punic Byzacium.

الملخص

يقع موقع الڤعالَّة على بعد بعض الكيلومترات فقط من رأس الدَيماس وهو قريب جدَا من مدينة طبلبة. يضم هذا الموقع العديد من البقايا الاثريَة التي تعود الى الفترات التاريخيَة المختلفة    التي شهدتها هذه المنطقة. ندرس في هذه الورقة فرن لصناعة الفخَار يعود الى الفترة البونيَة وقد كان ينتمي حتما الى ورشة لم تنج بقية عناصرها من الهدم. أتاح لنا هذا الفرن وبالنَظر الى حالته الجيَدة عموما الفرصة للتعرَف على الهندسة المعمارية ومواد البناء وتقنياته لمثل هذه المنشآت الحرفية. هذا الفرن كان يصنع الجرار والأواني الفخارية الغير مطليَة وأواني الطَبخ وقد كان يزوَد حتما طوال الفترة الممتدَة من القرن الرَابع الي القرن الأوَل قبل الميلاد مع بعض الورشات الأخرى كامل» البيسسيوم «خلال الفترة البونيَة. 

Entrée d’index

Mots-clés : El Gaâla – four de potier punique – amphores – céramique commune – vaisselle culinaire.
Keywords: El Gaâla, kilen, amphoras, common ceramics, culinary dishes.

الكلمات المفاتيح: الڤعالَّة، فرن لصناعة الفخَار، جرار، أواني فخارية غير مطليَة، أواني طبخ.

Plan

Introduction
1. Architecture du four

2. Production
3. Datation
Conclusion

Texte intégral

Introduction

El Gaâla(1) (الڤعالَّة) est située à 4 km environ de Ras Dimasse (Thapsus) tout en étant très proche de la ville actuelle de Téboulba. Ce site débute après le marabout de Zidi Zbidi et arrive aux environs de Sidi Fadhline près de la ville actuelle de Téboulba(2). Il couvre une superficie d’environ 45 000 m²(3). L’étendue de ce site au cours de l’antiquité est difficile à préciser (Fig. 1).

Fig. 1 : L’étendue supposée du site punique d’El Gaâla.
Source. A.A. Tun., feLXVI, Moknine, Echelle 1/50 000.

Le site d’El Gaâla a été en grande partie endommagé par les engins mécaniques des carriers modernes. Au printemps 1993, l’INP(4) est intervenue pour protéger ce site et sauver quelques structures archéologiques par l’organisation de fouilles programmées et des opérations de restauration. En 1995, M. Nejib Belazreg a fouillé une tombe punique intacte ainsi qu’une basilique chrétienne d’où provient la cuve baptismale exposée aujourd’hui au musée de Sousse. Au cours de cette même année, M. Habib Ben Younes a fouillé un four de potier punique et quelques structures tardives avoisinant ce four (Fig. 2).

Fig. 2 : Les vestiges archéologiques d’El Gaâla.
Source. Photo de l’auteur.

Dans cette étude, nous étudierons l’architecture du four de potier, sa production et sa durée de vie.

1. Architecture du four

La fouille du four d’El Gaâla a démontré que le terrain où il fut implanté a subi une longue période d’exploitation. En effet, deux parties vides sont bien remarquées de part et d’autre du four et qui appartiennent, vraisemblablement, à la première phase d’occupation c’est-à-dire à la carrière avant l’installation du four (Fig. 3).

Fig. 3 : Les parties vides.
Source. Photo de Habib Ben Younes (Rectifiée par l’auteur).

Le four d’El Gaâla est de forme conique (Fig. 4).

Fig. 4 : Four de potier punique: coupe A-A et coupe B-B
Source. Photo de Habib Ben Younes (Rectifiée par l’auteur) 

La hauteur totale conservée est de 3,80 m. ; celle conservée de la chambre de cuisson est de 2,20 m. Le foyer est creusé entièrement dans la colline, il est profond de 1,60 m, et sa largeur est de 1,20 m en haut se rétrécissant à 0,40 m. vers le bas (Fig. 5).

Au moment de la découverte, l’entrée du four avait 0,70 m. de largeur, 0,50 m. d’épaisseur et 0,71 m. de hauteur.

Fig. 5 : Dimensions du four (coupe B-B).
Source. Photo de l’auteur.

En plus du foyer qui est entièrement creusé dans la colline tufeuse, l’ensemble du four est en grande partie creusé dans la roche. L’autre partie est construite en briques crues. L’un de ses côtés est taillé dans la roche, le parement est assuré par des briques crues. L’angle ouest, confronté par des pierres de tailles équarries, est obstrué par des moellons (Fig. 6).

Fig. 6 : Remplissage en brique.
Source. Photo de Habib Ben Younes (Rectifiée par l’auteur).

L’intérieur du four est couvert entièrement de briques crues de formes trapézoïdales et rectangulaires qui arrivent jusqu’au fond de l’alandier (Fig. 4).

La sole ; la surface du four où sont disposés les vases à cuire, constitue le fond du laboratoire. Il s’agit d’un élément régulateur et protecteur des vases qui réduit les chocs thermiques et qui adoucit la montée de température(5). En contact direct avec les flammes, la sole est un élément périssable qui devait être reconstruit de temps à autre. Le four d’El Gaâla n’a pas conservé la sole. Et même dans les alentours, aucun fragment de ce dispositif n’a été retrouvé. Cependant, les fours romains en Tunisie, dont la morphologie est proche de notre four, nous laisse imaginer, pour El Gaâla, une sole circulaire légèrement bombée ou conique en argile, percée de trous. De nos jours, les potiers modernes de Moknine utilisent ce même élément régulateur appelé « ghorbel».

Ce four est dépourvu de pilier destiné à soutenir la sole, cela est dû à sa forme conique. Le pilier est remplacé par une bordure aménagée tout autour de la paroi, au niveau d’une petite porte cintrée assurant l’alimentation du foyer (Fig. 7).

Fig. 7 : Vue interne du four.
Source. Photo de Habib Ben Younes (Rectifiée par l’auteur).

L’entrée de la chambre à feu, parementée de briques, était, probablement, précédée d’un petit couloir, l’alandier, aux parois également parementées.

La chambre de cuisson est couverte par deux rangées de briques. La première rangée porte des traces très marquées de feu, ce qui nous permet d’affirmer qu’au début le four n’avait qu’une seule rangée de briques : celle qui est accolée directement à la colline. Après un certain temps, et compte tenu de l’usure des briques, les potiers ont rajouté une seconde rangée sans enlever la première endommagée. L’ajout de cette rangée a diminué, donc, le contenu de ce four. En effet, le diamètre maximal de la chambre de cuisson est passé de 2,20 m. à 1,60 m. (Fig. 8).

Fig. 8 : Deux rangées de brique.
Source.
Photo de l’auteur.

L’efficacité et l’intégralité du four, en revanche, ont été sauvegardées. Les potiers n’ont pas éprouvé donc, le besoin de condamner ce four et d’en construire un autre sur les ruines du premier ou ailleurs, mais ils ont rajouté une deuxième rangée de briques sur la première usée. Ce geste prouve l’importance de ce four qui assurait sans doute, compte tenu de ses caractéristiques techniques et architecturales, une cuisson régulière et bien maîtrisée. Nous savons que les fours de potiers sont très fragiles et ils devaient être démolis et rebâtis périodiquement(6).

Des gros blocs taillés, de dimensions diverses, sont utilisés pour le parement extérieur du four (Fig. 9).

Fig. 9 : Parement du four.
Source.
Photo de Habib Ben Younes (Rectifiée par l’auteur).

La chambre de cuisson est dotée d’une couverture extérieure constituée d’une part de la roche mère de la colline et d’autre part de gros blocs taillés(7). Mais il ne s’agit là que d’une partie de la couverture dont la majorité a disparue. L’un des potiers modernes de Moknine(8) pense que le reste de la couverture devait être réalisé essentiellement par des briques crues. Il s’agit donc d’une couverture artificielle réalisée d’abord par des blocs taillés et surtout par des briques crues pour toute la partie supérieure. D’ailleurs, l’ensemble du four est en partie construit et en partie creusé dans la roche naturelle.

Le four d’El Gaâla devait appartenir à un atelier dont les éléments n’ont pas pu échapper à l’action destructive des carriers. Notons, également, qu’il y a eu des terrassements et une superposition de couches tardives au-dessus de toute cette zone. Mise à part le four, nous n’avons pas trouvé à El Gaâla d’autres structures ayant un rapport avec la chaîne opératoire de production de la céramique : des fosses, des bassins, des aires de séchage, ou des aires de tournage… ces structures n’ont pas fait l’objet de constructions complexes, ce qui rend leur identification sur le terrain assez ardue(9). Pourtant, d’autres indices archéologiques associés au four permettent d’accorder, d’une façon sûre, le statut d’atelier au site d’El Gaâla :

– Une céramique homogène : des vases morphologiquement proches ou identiques, l’aspect neuf et non usé de la céramique, la prédominance d’un même type de pâte.

– Des ratés de cuisson : des tessons surcuits vitrifiés et déformés.

– Outillage : un polissoir (Fig. 10).

Fig. 10 : Un polissoir.
Source. l
’auteur.

Si nous avons pu avancer que le site d’El Gaâla est bien un atelier de potier, en revanche, nous manquons cruellement de données permettant la restitution intégrale de cet atelier : qu’il s’agisse des structures qui le constituent, de leur répartition spatiale, de sa superficie, ou les outils utilisés. Cependant, nous pouvons entrevoir que la zone d’occupation antique où se trouvent le four de potier ainsi que les structures tardives constitue un élément de l’atelier qui a été détruit par la carrière moderne. Cet élément forme un quadrilatère de 20,5 m. de longueur et de 12 m. de largeur, ce qui donne une superficie de 246 m2 (Fig. 11).

Fig. 11 : La délimitation supposée de l’atelier d’El Gaâla.
Source. l
’auteur.

2. Production

Notons, tout d’abord, qu’El Gaâla serait à la fois un site de production : autrement dit, un four de potier appartenant sans doute à un atelier plus important et un site d’occupation : c’est-à-dire un habitat où se sont installés les potiers et leur famille près de leur lieu de travail(10) d’où la question de distinguer entre la céramique fabriquée in situ par l’atelier d’El Gaâla et celle d’occupation utilisée jadis par les potiers et leur famille. Néanmoins, à partir de quelques détails techniques et morphologiques(11) nous, pouvons reconnaître la céramique fabriquée in situ et la distinguer de la céramique d’occupation(12).

2.1- Amphores (Fig. 12)

L’atelier d’El Gaâla a produit essentiellement des amphores (72,39%) :

– Soulignons en premier lieu la vitalité du type « Uzita 2 »(13) qui a été retrouvé en nombre important et avec divers types de bords. Ce type est assez répandu dans le Sahel punique et même ailleurs en Méditerranée occidentale. Une partie de ces amphores a été produite, sans doute, par l’atelier d’El Gaâla.

– Des ratés de cuisson du type « Uzita 3 »(14) constituent des éléments de première importance sur la production de ce type par l’atelier d’El Gaâla. Ce dernier a dû alimenter avec d’autres officines(15), essentiellement mais pas exclusivement, le Byzacium où ce type d’amphores a connu une large diffusion.

La présence de plusieurs fragments de bord avec une profilation tripartite si caractéristique de la forme 1(16) de Van Der Werff et présentant un aspect neuf, ne permet nul doute quant à leur production par l’atelier d’El Gaâla. Il confirme que le type « Uzita 1 » était produit aussi en dehors de Carthage et de ses environs immédiats.

Fig. 12 : Production de l’atelier d’El Gaâla (amphores).
Source. Dessin de l
’auteur.

Ces types d’amphores étaient inégalement produits par l’atelier.

1.2- Céramique commune (Fig. 13)

La céramique commune marque fortement le faciès de ce site (14,14%).  L’atelier d’El Gaâla semble avoir produit également des couvercles et des plats profonds puisque nous avons trouvé des ratés de cuisson de ces deux formes. Des tessons de fonds concaves et des bords présentant un aspect neuf et le même type de pâte prouvent que ce four avait produit en outre des amphorettes, des bassins, des canthares, des œnochoés et des cruches. D’autres formes attestées (bol, lécythe, unguentarium…) résultent de l’occupation du site et non de sa production. La découverte de ratés de cuisson serait le témoignage le plus fiable pour affirmer ou contester ces propos.

La céramique commune est produite avec des quantités variables par l’atelier d’El Gaâla.

Fig. 13 : Production de l’atelier d’El Gaâla (céramique commune).
Source. Dessin de l
’auteur.

1.2- Vaisselle culinaire (Fig. 14)

La vaisselle culinaire est abondamment attestée (11,78%), ce qui prouve aussi sa production par le four d’El Gaâla. Ces constatations sont renforcées par la découverte d’un raté de cuisson d’une marmite. Des marmites à paroi mince et à marli plat et d’autres, pansues à panses profondes sont les deux types les plus représentés.

Fig. 14 : Production de l’atelier d’El Gaâla.
Source. Dessin de l
’auteur.

Ainsi, l’atelier punique d’El Gaâla produisait essentiellement des amphores, de la céramique commune et de la vaisselle culinaire. Il s’agirait là d’une tradition des ateliers puniques du Byzacium ; tradition qui s’est maintenue à l’époque romaine(17). En effet, le faciès céramique de production d’El Gaâla rappelle celui d’El Maklouba. Ce dernier a produit des amphores de tradition punique, de la céramique commune et de la vaisselle culinaire(18).

Quelques fragments de bords d’amphores présentant le type de pâte qui caractérise les productions d’El Gaâla(19) témoignent d’une imitation locale des prototypes importés (Fig. 15) (Gréco-italique, italique et rhodien).

Fig. 15 : Imitation locale.
Source. Dessin de l
’auteur.

Quelle est la nature de cette production ?

Rappelons que la sole du four d’El Gaâla est soutenue par une bordure aménagée au-dessus de la porte du couloir (alandier). Elle est percée par de trous qui permettent le passage des gaz chauds de la chambre inférieure (chambre de chauffe) à la chambre supérieure (chambre de cuisson ou laboratoire). Cependant, l’absence de pilier central ou d’arches diminue, sans doute, la capacité de la chambre à cuisson dont la sole ne serait pas assez solide pour supporter un nombre important de vases à cuire. Afin de vérifier ces données, nous allons calculer la capacité de la chambre de cuisson. Rappelons que cette chambre est de forme cylindrique ayant 2,20 m. de diamètre au début et 1,60 m. suite à l’ajout d’une deuxième rangée de briques. La hauteur conservée de cette chambre est égale à 2,20 m. Sa superficie est passée de 3,79 m2 à 2 m2. Et pour dénombrer les vases à cuire dans cette chambre, nous avons pris l’exemple d’une amphore de type Uzita 3 produite par notre atelier. Il s’agit d’une amphore découverte intacte dans la nécropole d’El Gaâla, d’une hauteur égale à 0,82 m, et dont le diamètre de la panse est de 0,23 m (Fig. 16).

Fig. 16 : Amphore « Uzita 3 » découverte dans la tombe intacte d’El Gaâla.
Source. Photo et dessin de l
’auteur.

Dans une étude récente sur l’antique Leptiminus, Mattingly D. J. et son équipe ont démontré que le four A pouvait contenir 186 amphores de type Africaine II D, soit une capacité de 11 904 litres(20).

Le site d’El Maklouba a conservé 9 fours de potier(21) celui de Lamta 6(22). De nos jours également, les ateliers de Moknine possèdent, le plus souvent, 2 fours, parfois 3 et 4(23), ce qui serait le cas de notre site.

La capacité de ce four ne peut être compatible avec la production d’amphores, comme le démontrent les chiffres de ce tableau. Cette chambre de cuisson a sans doute servi pour la cuisson de la petite vaisselle, dont nous avons trouvé les ratés. Les amphores ont dû être produites par d’autres chambres de cuisson, plus grandes, en rapport avec ce produit. Ces ou cette chambre de cuisson ont disparu par la suite avec l’exploitation de cette zone par les carriers comme nous l’avons mentionné plus haut.

A la lumière de ces données, nous pouvons considérer que l’atelier d’El Gaâla possédait au moins deux fours : le premier, de grande dimension, utilisé pour la cuisson des amphores et le deuxième, celui qui est conservé, destiné, dans sa première phase peut être, à la cuisson des amphores et surtout dans sa deuxième phase à d’autres types de vaisselle, ce qui lui permettait de garder une grande capacité.

3. Datation

L’étude du matériel punique nous a permis de fixer la période du fonctionnement de l’atelier d’El Gaâla entre le IVème et le Ier siècle av. J.-C. Cette datation a été confirmée, ces dernières années, par une étude scientifique réalisée par une équipe tuniso-espagnole. En effet, à partir des analyses archéomagnatiques effectuées sur des échantillons des briques utilisées dans le parement du four (chambre de cuisson et alandier), cette équipe a fixé la datation du Ier siècle av. J.-C. comme date limite du fonctionnement du four, ce qui correspond aux données archéologiques(24).

Conclusion

Suite à cette étude, nous pouvons souligner l’originalité du four d’El Gaâla caractérisé par une simplicité qui ne manque pas, pourtant, d’ingéniosité. Ce four devait appartenir à un atelier dont les éléments n’ont pu échapper à l’action destructive des engins mécaniques des carriers.

Cependant, nous aurions souhaité la découverte d’un dépotoir qui serait en mesure de nous apporter des renseignements supplémentaires sur le faciès céramique de l’atelier d’El Gaâla ainsi que sur son fonctionnement, malheureusement nous n’en avons pas trouvé de traces.

Bibliographie

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YOUNES Ameur, 1999, Recherches sur la ville portuaire de Thapsus et son territoire en Byzacène dans l’antiquité, Cahier du CERES, série Histoire, n° 10, Tunis.

Notes

(1) Gouvernorat : Monastir. Délégation : Téboulba. Coordonnées : A.A. Tun., feLXVI, Moknine (Echelle 1/50 000) ; 260-261/599-600.
(2) Habib Ben Younes, 2002, p. 9.
(3) Ameur Younes, 1999, p. 144.
(4) L’Institut National du Patrimoine
(5) Philippe Andrieux, 1991, p. 248.
(6) Pierre Cintas, 1950, p. 30.
(7) Habib Ben Younes, 2002, p.10.
(8) M. Abdallah abd El Al.
(9) Line Pastor, 2010, p. 24.
(10) Les vestiges d’un pavement punique et des fragments de stucs effondrés suggèrent la présence dans cette même zone d’un petit noyau d’habitat.
(11) La céramique homogène, les ratés de cuisson et un polissoir.
(12) Nous avons remarqué que la céramique d’occupation est plus importante que celle de production, ce qui tend à conforter l’hypothèse de la présence d’un petit noyau d’habitat rural abritant les potiers et leur famille. Il s’agit d’un lot de céramique de production locale, régionale et d’importation.
(13) Les types Ramon T-7.3.1.1./T-7.4.1.1./T-7.4.2.1./T-7.5.1.1./T-7.5.2.1. et T-7.6.1.1. 
(14) Le type Ramon T-7.2.1.1
(15) El Maklouba (Jihen Nacef, 2010) et peut être Jerba (Elizabeth Fentress, 2001).
(16) Le type Ramon T-7.4.3.1. 
(17) Jihen Nacef, 2014, p. 106-107.
(18) Jihen Nacef, 2015, p. 16.
(19) Une pâte de couleur rougeâtre ou rouge orangé, granuleuse avec des petits grains blancs de calcaires et des particules translucides de quartez.
(20) David John Mattingly, David Stone, Lea Stirling et al., 2011, p. 233 et tableau p. 234.
(21) Jihen Nacef, 2015, p. 14.
(22) David John Mattingly, David Stone, Lea Stirling et al., 2011, p. 230-231.
(23) Eleni Hasaki, 2005, p. 155 et table 8, p. 156.
(24) Bouthayna Fouzai, Lluís Casas, Nejia Laridhi Ouazaa, Mounir Fantar et Aureli Álvarez, 2013, p. 1703-1714.

Pour citer cet article

Imen Gourar, « Note à propos d’un four de potier punique à El Gaâla », Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’architecture maghrébines [En ligne], n°12, année 2021.
URL : http://www.al-sabil.tn/?p=8672

Auteur

(*) Docteure en Histoire Ancienne, Enseignante (vacataire), membre actif du Laboratoire : Anthropologie, Territoire, Savoirs et Perspectives au Maghreb, en Méditerranéen et en Afrique (AnTeSaPer), Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse.


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