12 | 2021
Palais Kheireddine à la Goulette.
Persistance des traditions ancestrales et attrait de l’architecture occidentale
Wided Melliti Chemi (*)
Résumé | Entrée-d’index | Plan | Texte | Bibliographie | Notes | Citation | Auteur
Résumé ↑ |
La résidence estivale de kheireddine à la Goulette est édifiée dans un style italianisant. Elle présente un nombre restreint de carreaux de céramique pariétale napolitaine qui sont disposés en large frise. Cette tendance et cette sobriété appréciée par le Général n’a pas fait école et se délimita dans ce monument ainsi que l’étage de son palais à la Médina de Tunis.
Abstract
The summer residence of Minister Khair El-Din in La Goulette was built in the Italian architectural style. The ceramic tiles imported from Naples, although they are few in number, are paved in the form of a wide cornice that protects the walls from erosion and adds aesthetics to them. This architectural phenomenon, which is characterized by the scarcity of colors and the simplicity of decorations, which was favored by the owner of the palace, was not widely spread and was used in a limited number of landmarks, as is the case on the upper floor of the Khair El-Din Palace in Tunis.
الملخص
شيدت الإقامة الصيفية للوزير خيرالدين بحلق الوادي على النمط المعماري الإيطالي. ورصفت المربعات الخزفية المستوردة من نابولي رغم قلة عددها على شكل افريز عريض يحمي الجدران من التآكل ويضفي عليها جمالية. هذه الظاهرة المعمارية التي تتميز بندرة الالوان وبساطة الزخارف والتي يحبذها صاحب القصر لم تلاق انتشارا واسعا واقتصر استعمالها في عدد محدود من المعالم مثلما هو الحال في الطابق العلوي لقصر خيرالدين بمدينة تونس.
Entrée d’index ↑ |
Mots-clés : Palais Kheireddine, résidence d’été, Goulette, carreaux napolitains, céramique pariétale.
Plan ↑ |
1. Aperçu historique
2. La céramique pariétale du rez-de-chaussée
3. La céramique pariétale de l’étage
Conclusion
Texte intégral ↑ |
Le palais du ministre Kheireddine fut édifié entre 1870 et 1873 dans la commune de la Goulette pour y séjourner durant la saison chaude(1). Il borde la mer méditerranéenne et s’impose majestueusement dans un aspect italianisant(2). A l’origine cette résidence estivale était agrémentée d’un vaste jardin, occupé depuis par des constructions nouvelles.
Contrairement aux Burjs de la région, la résidence ne possède pas un soubassement voûté pour abriter les services, les réserves et les récoltes. Il s’agit d’une bâtisse dite Balace ou Sraya qui reflète les caractéristiques propres à l’architecture occidentale. Cette tendance renoue le bâtiment avec les traditions beylicales de la fin du XIXème siècle. Ce style est déterminé par ses façades sobres, toitures plates, fenêtres étroites délimitées par des corniches composites et des corbeaux frugaux(3). L’ensemble du bâtiment est réalisé en pierre calcaire ou en briques creuses. Plusieurs parois sont revêtues par une large frise de céramique exclusivement napolitaine formant une plinthe. Ce procédé permettra la protection du bâtiment de l’humidité et la remontée des eaux par capillarité.
Fig. 1 : La façade principale du palais Kheireddine à la Goulette.
Source. Photo de l’auteur.
Avant de partir vers Istanbul Kheireddine Pacha a vendu toutes ses propriétés. Le monument fut acheté par Cheikh el-Islam qui y a construit une annexe dans l’aile Sud. Il fut logé par Omar Bey et son épouse Hayet Slim qui a hérité la moitié du palais. En 1912, il abrita le siège de l’ambassade de l’Allemagne. Par la suite, il fut acheté par des juifs afin de le convertir en Casino. En 1920, il fut récupéré par Sîdî Hamida Bayrem (le père de Hayet Slim Bey et Souaad Bayrem). Il fut occupé momentanément par les Pères Blancs, puis reconverti en hôtel. De nos jours, Il fut repris par la famille et transmis d’une génération à l’autre.
Cet édifice fut classé monument historique par un décret datant du 4 juillet 2016. Cependant, les héritiers trouvaient des difficultés dans son entretien et le palais est mis en vente depuis 2017. Il abritait des locataires dans certains espaces aménagés au rez-de-chaussée ainsi que dans des annexes édifiées dans le jardin avoisinant. D’autres espaces demeurent abandonnés et gravement délabrés(4).
2. La céramique pariétale du rez-de-chaussée
Le bâtiment s’étale sur une parcelle de 2000m2. Il fut conçu selon une trame régulière où un axe médian -passant par la porte principale- découpe la composition suivant une symétrie axiale édifiante. Cette symétrie offre une disposition harmonieuse et facilite la circulation entre les sous espaces. Le palais a gardé son aspect italianisant que lui avait donné son fondateur au siècle dernier(5). Néanmoins, il présente un état altéré surtout au niveau de l’étage et la façade côtière.
La façade principale italianisante a conservé sa porte d’entrée cintrée et les six rangées de fenêtres à persiennes. Le hall d’entrée est doté de deux larges pièces communicantes. Elles jouent le rôle des anciennes pièces en chicane (Drîba et Skîfa). Le dallage est en marbre Carrare 40/40 cm déposé en diagonale. Cet espace est surmonté d’une voûte aplatie et trompes sur pendentifs. Il est garni d’une fresque florale italianisante. Les murs sont tapissés de céramique napolitaine traitée en monochrome total bleu sur un fond blanc laiteux de concentrations irrégulières. Cette variante de type CE81 forme une large frise de 82cm pour l’ensemble de la salle. Ces carreaux sont délimités par des languettes noires de 3cm d’épaisseur dites khdhib. De hautes portes en bois massif s’ouvrent sur les appartements inférieurs. Des couloirs relient les communs et les cuisines dans l’aile droite du bâtiment et livrent vers la plage. La hauteur sous-plafond est magistrale et varie entre 5,70 m et 12,75 m au niveau de la salle d’honneur. La lumière latérale se diffuse aisément grâce aux fenêtres barreaudées, aux lucarnes et aux lanterneaux.
Fig. 2 : Plan Rez-de-chaussée.
Fig. 3 : Plan Etage.(6)
Fig. 4 : La céramique napolitaine de type CE81 est disposée en large frise formant une plinthe.
Source. Photo de l’auteur.
Sur le côté gauche du hall, un escalier qui mène à l’étage est réalisé en marbre Carrare. Les murs sont décorés de fresques présentant des paysans à dos d’ânes ou le coucher du soleil. Ces représentations lourdaudes demeures anonymes. Nous considérons qu’elles sont réalisées vers les années quarante, période durant laquelle le monument fut converti en hôtel.
Un spacieux patio couvert relie les salles de réception et les appartements de l’étage. Cette disposition interpelle la salle d’appart du palais beylical du Bardo pris comme modèle par les souverains et les vizirs de la cour beylicale(7). Le dallage en marbre, la céramique architecturale napolitaine et la voûte aplatie rappellent l’ornementation occidentale adoptée depuis le vestibule d’entrée. Le patio relie deux grands salons ; le premier s’ouvre sur le porche d’entrée et donne sur le jardin. Le second s’ouvre sur la baie de Tunis et fut annexé jadis d’une véranda. Ces grandes salles d’apparat se relient à des appartements d’importance secondaire. Elles accordent la salle à manger, les chambres à coucher du souverain, les membres de sa famille et les invités. Ses sous espaces ont conservé leur aspect sobre et flegmatique même s’ils entretenaient certains mobiliers de la fin du XIXe siècle.
3. La céramique pariétale de l’étage
On parvient à l’étage grâce à un escalier à double rampes interrompue par un large palier. Le garde-corps est en fer-forgé à bâtons et anneaux soudés. Une salle haute d’apparat est marquée par une succession de fenêtres ouvertes sur les quatre côtés. Elles fournissent l’air, la lumière et une vue étendue sur la méditerranée(8). La salle est surmontée d’une voûte aplatie à arrêtes. Les arcs sont ornés d’une fresque florentine et les éléments foliacés sont disposés en guirlandes formant une large frise d’encadrement.
L’ensemble de la résidence estivale est saisissant d’homogénéité et d’élégance. Le visiteur est conduit par une succession d’espaces juxtaposés ou symétriquement disposés. La salle d’apparat est d’une domination et d’une hauteur exorbitante. Une manifestation emportée dans la richesse du décor; aux consoles démusurées, portes italianisantes et table en bois massif. Cette salle assure l’exposition des candélabres et de pendules de début du protectorat dans des claudiques en verre. Une large frise de carreaux napolitains de type CE81 faisant rappel avec le fond bleu de la voûte à arrêtes. Des bandes entrelacées, des motifs géométriques aux resaces et guirlandes enchainées garnissent le plafond. Le décorateur s’attache à embellir le Skaf d’une véritable enluminure. Il empruntait des éléments floraux plus au moins stylisés. Des bouquets et des guirlands enchainées forment la frise supérieure(9). Les canapés tapissés, les fauteuils dorés, les consoles en bois sculpté et les balanciers sont entourés d’étoffes et de voilage. Ils tranchent avec le mobilier contemporain disséminé dans les appartements(10). Les portraits maintenaient leurs charmes dans des cadres dorés.
Fig. 5 : Plafond traité avec une fresque italienne aux bandes entrelacées.
Source. d’Ahmed Rafik Lahbiri.
Fig. 6 : La céramique napolitaine de type CE81 forme une large frise.
Source. d’Ahmed Rafik Lahbiri.
Le deuxième étage se contente d’une seule pièce haute dominant les terrasses. « Cette sorte de mirador possédait auparavant un balcon à moucharabieh au-dessus de l’entrée permettant de voir- au-delà des jardins- l’étendue de la campagne jusqu’au lac Bahira »(11). Cette pièce était ornée d’une double rangée de carreaux napolitains de type CE75 présentant un réseau de carrés disposés sur pointe et garnis de fleurons stylisés. Ils formaient une large frise permettant la protection des murs de l’humidité et de l’air marais salant. La cheminée qui ornait auparavant le mirador est gravement endommagée. L’ensemble du bâtiment est dans un état délabré et des mesures de sauvegardes nous paraissent indispensables
Fig. 7 : Le mirador du deuxième étage.
Source. d’Ahmed Rafik Lahbiri.
Fig. 8 : Revêtements arrachés des parois du mirador(12).
Source. d’Ahmed Rafik Lahbiri.
L’étude des deux résidences fondées par le Général Kheireddine, son palais à la Médina de Tunis(13) et sa résidence estivale à la Goulette, nous permet d’avancer quelques observations : De grandes innovations et une fascination particulière pour le décor occidental, un emploi exagéré de la céramique pariétale napolitaine pour le monument estival et la négligence de la production locale de Qallaline. Des carreaux de type CE75, CE81 et CE188 ont été destinés au décor de la Driba, des appartements de l’étage et du mirador. Ces nouveaux spécimens -avec une palette harmonieuse, un grand format, dominante bleu, roses stylisées et une finition brillante, sans parler des prix moindre- sont les atouts d’une production qui n’a cessé de s’affirmer durant les décennies postérieures.
Ce bâtiment se distingue par l’emploi d’un nombre restreint de modèles. Il s’agit de trois types de carreaux avec une prédilection pour les spécimens bleu et blanc (CE81 et CE188). Heureusement, cette tendance n’a pas fait école et les résidences estivales furent rehaussées d’une multitude de variantes. Une dissimilitude avec le palais de la Médina où le propriétaire a étalé la céramique jusqu’au plafond dans la Driba et les salles du rez-de-chaussée. Des carreaux napolitains se répartissaient en abondance sur toutes les parois des murs du palais. Ils sont répartis en registres disproportionnés. Une bande inférieure et une supérieure encadrent un champ central plus large. Ce jeu de fond pour rompre la monotonie de la composition uniforme où un seul spécimen envahit les parois. Par ailleurs, Nous attestons l’absence de panneaux de Qallaline dans les deux monuments édifiés par le ministre Kheireddine.
De même pour sa résidence estivale à la Manouba où la Driba conservait sa parure polychrome de carreaux napolitains. Ces derniers sont disposés en registres et témoignent de l’ampleur du monument entièrement démoli.
Pour la résidence estivale la composition générale du décor est limitée à une large frise formant une plinthe. Cette composition ne se distingue pas spécialement pour les fondations de Kheireddine. Elle est repérée à Burj Boukhris, le palais de Naceur bey à Sîdî bou Saîd, burj Zarrouk, etc. Certainement, la composition linéaire s’adapte à des espaces sobres en évoquant toujours la symétrie et l’uniformité.
L’introduction de spécimens napolitains n’implique pas d’innovation par apport aux pratiques séculaires. La persistance de certaines pratiques tel que ; le sertissage avec le khdhib noir afin de limiter les registres, le marbre Carrare pour le revêtement du sol et les marches des escaliers, les plafonds ornés de naksh-hdîda ou peints obéissent à des principes séculaires. L’empreinte des compositions générales du décor tunisois est encore présente. Les principes de la composition persistent tel que l’axialité, la symétrie, le rythme. D’autres paramètres interviennent tel que la spécialité, la vibration des couleurs, la fraicheur et l’harmonie de la palette enfin l’articulation et la concordance des revêtements.
On peut conclure que la composition générale du décor dure dans le temps alors que les éléments et les matériaux se renouvellent sans cesse suivant les tendances et le progrès des techniques de fabrication.
Catalogue des carreaux de revêtement napolitains
Description :
Arrangement de quatre grands carreaux à composition modulaire et symétrique suivant quatre axes ; la verticale, l’horizontale et deux obliques médian. Ils présentent un réseau de carrés disposés sur pointe avec un double encadrement (segments aux extrémités tordues). Le centre est meublé de rinceaux à rosettes et feuillettes stylisées. Ils alternent avec un deuxième motif quadrilobé à sarments aux accolades hachurés.
Description :
Arrangement de quatre carreaux à composition rayonnante et symétrique suivant deux axes médians et obliques. Ils forment un élément étoilé à quatre pointes à laquelle se superpose des rosaces en ogive. Ils alternent avec des éléments cruciformes où chaque branche est en forme de losange. « C’est à l’origine un motif typique de la faïence de Delft du XVIIIème siècle ; dessiné en bleu sur un fond blanc…Ce motif a- semble-t-il- connu un succès international puisqu’on le retrouve en de nombreuses variantes dans la faïence napolitaine du siècle suivant »(14).
Description :
Assemblage de quatre carreaux à composition concentrique et symétrique suivant deux axes obliques médian. Ils forment un réseau de rosaces festonné et traitées en monochrome partiel. De larges bandes sont à hachures alternées bleu et blanc. Garniture foliacée rudimentaire à palmettes.
Bibliographie ↑ |
G.ANIAGE Jean, 1959, Les origines du Protectorat Français en Tunisie (1861-1881), Paris, p. 390.
REVAULT Jacques, 1974, Palais et résidences d’été de la Régence de Tunis (XVIème-XIXème), CNRS, Paris, p.293 et Fig.10.
ALYA Bayram, 1990, « L’artisanat du bois en Tunisie, le mobilier traditionnel tunisien au XIXe siècle » in Cahiers des Arts et Traditions Populaires, Institut National d’Archéologie et d’Art, Tunis, N°10.
ÁLVAREZ DOPICO Clara -Ilham, 2010, « Qallaline. Les revêtements céramiques des fondations beylicales tunisoises du XVIIIème au XIXème siècle, Thèse de doctorat en Histoire de l’Art Islamique, Université de Sorbonne Paris IV.
ABIDI Beya, 2013, « Les palais beylicaux des banlieues Nord de la Médina de Tunis à l’époque Husseinite (1705-1957) », Centre de Publication Universitaire CPU et L.A.A.M Tunis.
MANSOUR Guillemette, 2017, « Carreaux de lumière. L’art du Jelliz en Tunisie », Dad édition, Tunis.
LAHBIRI Ahmed Rafik, 2017, « Trésor enfoui, La reconversion du palais Kheireddine en un musée participatif ». Mémoire d’architecture, ENAU.
MELLITI CHEMI Wided, 2018, « la céramique de revêtement du palais kheireddine à Tunis, identification et étude », in Al- Sabîl, Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébine (en ligne), N°5, Année. URL : http://www.al-sabil.tn/?p=4513
KHEMIRI Riadh, 2020, « Réflexion sur le patrimoine beylical, La reconversion du palais Kheireddine la goulette », Mémoire d’architecture, ENAU.
Notes ↑ |
(1) Nous considérons que la date de construction du bâtiment fut aux alentours de 1870 juste après la construction du palais Kheireddine à la place du tribunal dans la Médina de Tunis (1860-1870). « Le général Kheireddine édifia vers la fin du XIXème deux palais; le premier sis dans la place du tribunal et le second à la Manouba ». Jacques Revault, 1974, Palais et résidences d’été de la régence de Tunis (XVIème-XIXème), CNRS, Paris, p. 293.
(2) Jean Ganiage, 1959, Les origines du Protectorat Français en Tunisie (1861-1881), Paris, p. 390.
(3) « Le Général Kheireddine s’y fit élever une sorte de « Balace » à l’italienne. On lui connaît des résidences assez semblables à Tunis et à la Manouba ». A l’instar des principaux personnages de la Cour beylicale, anciens mamelouks élevés comme lui au rang de ministre, Kheireddine ne résista pas à l’attrait de l’architecture occidentale et à des proportions qu’il désirait imposantes dans sa nouvelle résidence à étage ». Jacques Revault, 1974, p.293.
(4) Des fiches d’évaluation ont été élaborées par l’architecte de l’A.S.M Adnen Ben Nejma. Elles témoignent de l’état délabré du palais Kheireddine.
(5) Le plan de situation de ce palais figure sur la carte de 1905 réalisée par l’Administration des Travaux Publics du Protectorat français. Cette carte fut publiée par Beya Abidi qui ajoute que « le paysage urbain sur cette carte est semblable à celui de 1882. Il garda les mêmes caractéristiques. Nous confirmons que la banlieue Nord a gardé tout le groupe de palais inscrits pour l’année 1885. On aperçoit la résidence du Bey à la Goulette, le palais Kheireddine qui se transformait en un hôpital et fut indiqué par la nomination « Hôpital Kheireddine ». Beya Abidi, 2013, Les palais beylicaux des banlieues Nord de la Médina de Tunis à l’époque Husseinite (1705-1957), Centre de Publication Universitaire (C.P.U) et L.A.A.M Tunis, p.356 et p 371.
(6) Le plan du rez-de-chaussée et de l’étage sont réalisés par l’étudiant Ahmed Rafik Lahbiri, 2017, Trésor enfoui : La reconversion du palais Kheireddine en un musée participatif, Mémoire d’architecture, ENAU.
(7) Cette organisation fut constamment adoptée comme modèle par les dignitaires et les hauts fonctionnaires de la Cour beylicale.
(8) « On imagine aisément la fortune que nécessitait chacune des villégiatures estivales du général Kheireddine, tenu, par son rang et ses fonctions, à de fréquentes réceptions en dehors de l’accueil habituel des siens ». Jacques Revault, 1974, p. 296.
(9) La beauté particulière du décor polychrome peint dans un style italianisant renoue avec les plafonfs décorés suivant les anciennes traditions; les plafond des palais de la Médina et des résidences estivales sont à solives apparentes, à caissons et en carène. Ils sont souvent ornés de motifs géométriques ou floraux dans un encadrement de frises d’arceaux simples (en plein cintre ou en ogive).
(10) « Depuis l’époque consulaire, et surtout depuis que les transports maritimes sont devenus rapides et plus développés la Tunisie est envahie par l’importation d’articles européens qui sont aussitôt adoptés par les habitants des villes et surtout les riches bourgeois de Tunis. C’est ainsi que le mobilier traditionnel se trouve basculé par les meubles italien et français et principalement par les articles en bois doré. Les armoires à glace remplacent les coffres, les fauteuils remplacent les bancs, et les consoles surmontées par des glaces importées de Venise, remplacent les étagères. Pour pallier la concurrence, certains ébénistes tunisiens se mettent à fabriquer du baroque italien, couvert de dorure, pour satisfaire une demande de plus en plus pressante ». Alya Bayram, « L’artisanat du bois en Tunisie, le mobilier traditionnel tunisien au XIXème et XXème siècle », 1990, in Cahiers des Arts et Traditions populaires, Institut National d’Archéologie et d’Art, Tunis, N°10, p. 247.
(11) Jacques Revault, 1974, p.293.
(12) Il est à signaler que nous n’avons pas pu accéder au deuxième étage. Les deux photos du mirador sont publiées par Riadh Khemiri, 2020, Réflexion sur le patrimoine beylical. La reconversion du palais Kheireddine à la goulette, Mémoire d’architecture, ENAU, p.75.
(13) Wided Melliti Chêmi, « la céramique de revêtement du palais Kheireddine à Tunis, identification et étude », in Al- Sabîl, Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébine (en ligne), N°5, Année 2018. URL : http://www.al-sabil.tn/?p=451
(14) Guillemette Mansour, 2017, « Carreaux de lumière. L’art du Jelliz en Tunisie », Dad édition, Tunis. p113.
Pour citer cet article ↑ |
Wided Melliti Chemi, «Palais Kheireddine à la Goulette. Persistance des traditions ancestrales et attrait de l’architecture occidentale », Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’architecture maghrébines [En ligne], n°12, année 2021.
URL : http://www.al-sabil.tn/?p=8964
Auteur ↑ |
(*) Maître assistante à l’ESSTED – Université de la Manouba- Laboratoire L.A.A.M- Université de la Manouba.